Ville de Bonta, Taverne Alakarte, de nos jours,
« Alors m’sieur Brown, encore une ptite chopine ? »
La question, qui fût posée par un tavernier peu discret et au fort accent du sud, arriva, avec il faut l’avouer, quelques difficultés, aux oreilles du dit Monsieur Brown, personnage peu avenant, coincé au fin fond de la Taverne. Avant même de répondre, Brown porta à son visage recouvert de bandelettes une main tremblante, puis se massa vigoureusement le front comme autant de lessiveuses frottant leur linge sale.
-Par tous les dieux Roger, un peu moins fort ! Je crois que j’ai un peu abusé de votre bière hier soir…
Le Xelor, car oui, s’en était un, affirma ces quelques mots de hochements de têtes, mous et répétitifs. « Je crois que je ne suis pas digne de votre excellente bière Tavernier.
-Pourtant vous êtes le pire poivrot que j’ai pu voir.
-Heing ?! » Le Xelor releva lentement la tête, comme soudainement frappé d’une certaine lucidité.
L’Aubergiste fût pris d’un léger frisson « Je voulais dire, vous êtes sensible au trop d’alcool du soir ! » Puis son visage se déforma en un rictus peu honnête à mi-chemin entre le sourire hypocrite et la douleur déchirante d’une ablation chirurgicale du foie avec une petite cuillère. Brown ne semblait avoir rien remarqué, de toutes façons, que pouvait bien risquer le Tavernier ? Le Xelor n’était plus que l’ombre de lui-même, bien sûr, moins commode que la veille où, pris d’un relent affectif incommensurable, il se prit de désir et d’amour pour le travesti local déguisé pour l’occasion en milicien de la ville, avec fouet…Néanmoins, le dénommé Brown ne semblait pas pouvoir faire de mal à une mouche, aussi imbibée soit-elle, le coude affalé contre l’épaisse table en bois à côté de laquelle il était avachi, cela faisait, d’après le Tavernier, environs deux heures qu’il avait positionné en rond autour de sa chope, les quelques cacahuètes servies avec la bière, et qu’il s’amusait à les compter.
« Cinq Mille deux cent quarante huit ! » S’écria t’il alors, tel un célèbre mathématicien et philosophe de son espèce, ayant découvert que le temps est un cas intéressant : L’heure est cas ! Ce qu’il eu été intéressant de préciser, c’est qu’il ne prit jamais, dans son inventaire du nombre, le temps de poser un repère sur le cercle.
Brown ne semblait pas pour le moins du monde vouloir se lever de sa chaise, attiré par le désir interdit de végéter, sans trop savoir que faire.
C’est alors qu’apparut, sans qu’aucun des clients présents alors ne pu l’apercevoir, un étrange et énigmatique Sram (Y’en a-t-il qui ne le sont pas ?) portant une cagoule ne dévoilant rien de son visage, si ce n’est son souffle rauque et saccadé. Seul le Tavernier semblait l’avoir repéré, ombre parmi les ombres, prenant et payant dans un souffle de vent un cocktail maison, mais Roger n’en fit pas cas, les gens étranges et bizarres, ce n’était pas une denrée rare dans son établissement.
Soudain, le nouvel arrivant, sous le regard étonné du Tavernier, se donna le droit de s’asseoir aux côtés du dénommé Brown, comme s’il était l’une de ses connaissances, il resta un instant immobile, puis, s’exprima enfin. « Hmf ? boufgnooonnmf hmpf hmpf ?» C’est alors que, sursautant, il découvrit son erreur et, reprenant lentement son calme, il amena sa main gantée à sa capuche et la souleva de manière à découvrir sa bouche squelettique.
« Brown ? Emmett Brown je présume ? » Le Xelor releva encore une fois sa petite tête momifiée, le regard vague, la bave à la bouche.
-Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuaaaaiiiisssss ? » Ce fût un râle sourd et difficilement prononcé qui sorti de lèvres très, très humectées d’Emmett, la plainte ardente d’un gosier sec qui réclamait que l’alcool ne rentre plus jamais en son sein, le glas d’un cerveau trop embrumé, le cri strident de l’agonie d’une gueule de bois. « Zètes qui vous ? »
Le Sram, ne semblant vouloir ni perdre de temps, ni déranger plus encore son interlocuteur, prit comme très important de répondre rapidement à ses questions : « Je suis l’homme que vous avez employé il y a peu afin de vous renseigner au sujet d’une certaine guilde…L’Asse-Garde, c’est cela ? »
Brusquement, et sans aucun signe l’annonçant, Emmett Brown se releva en sursaut, les yeux grands ouverts et étincelants, son regard crépitait d’impatience, de nervosité, il envoya même sans crier gare la chope de bière à la figure de l’invité, teintant sa capuche d’une jolie couleur jaunâtre.
-Oh ! Pardonnez moi ! S’écria Brown, dans un moment de lucidité.
-Ce n’est rien, ne vous inquiétez pas » Le Sram invita alors le Xelor à se rasseoir, et à se détacher, sans plus tarder, des bras de la serveuse, quelque peu gênée par la situation.
-Je vous attendais depuis trois jours !
-Je sais monsieur Brown, néanmoins mes recherches ont dues se prolonger car le village de ceux qui se font appeler les descendants d’Au-Dinde est une place qu’il est difficile d’aborder sans se faire remarquer. » Le Sram eu comme réflexe de montrer sa main droite, fièrement serrée par un piège à Mulous d’une taille honorable. « Et mal, par la même occasion… »
Le Xelor était maintenant plus sobre que la plupart des prêtres d’Amakna, totalement à l’écoute de son interlocuteur, se coupant définitivement du monde.
-Et alors, quelles sont leurs motivations ? Je veux tout savoir ! Leur manière de vivre, leur histoire, leurs coutumes, et surtout, surtout, comment adhérer à leur cause ?!
-Eh bien…Pour cette dernière question…
-Qu’y a-t-il donc mon ami ? Parlez moi ! Qu’est-ce qui pourrait donc m’empêcher de rejoindre ainsi leurs rangs ?! Mon âge ? Mon cercle ? Ma race peut-être ?! Mon alignement ?! Ma dépendance dangereuse à l’alcool Pandawa ? Mes problèmes de peau ? Peut-être mes bandelettes certifiées Sutol qui pourraient ne pas être hygiéniques ? Pourtant, elles sont bien plus moelleuses que les anciennes !
-Hmf pgoommf hmpf groumpf...Oh, pardon…Non rien de tout cela monsieur, leur recrutement est juste, malheureusement…fermé… »
Ville de Bonta, Poste, deux jours plus tard,
« Tu ne croies pas que tu exagères un peu ? » Murmura la voix suave et féminine de la jeune Niflheim, les bras posés sur son immense et impressionnant Katana, dévisageant de haut en bas le Xelor qu’elle avait à côté d’elle.
-Ecoute Nif’, si nous ne faisons rien, nous continuerons à ne pas avancer dans nos recherches, et je risque finalement de tomber à cours de Kamas, mon budget est très limité tu le sais, c’est une chance inestimable !» Brown chuchotait de la manière la plus discrète possible, attendant patiemment qu’une des places de la poste ne se libère.
Lui et la jeune Niflheim formaient un bien étrange couple, la Scarieuse, de par sa taille, dépassait largement son ami, perdu au milieu de la foule, sa Dora dépassant à peine du reste. Devant eux se dessinait un chemin infranchissable composé d’aventuriers de toutes sortes venus poster ou recevoir des lettres ou des colis, l’attente semblait interminable.
-Et bien sûr, ils n’ouvrent qu’un seul guichet alors que c’est la période de pointe ! Bravo les Personnes Traitant les Transactions !
-En tout cas, moi je trouve ça un peu gros leur histoire de descendants d’Au-Dinde.
-Chut ! Pas si fort ! Tu sais que notre projet doit rester secret !
-« Notre » Projet ? Ton Projet ! Je n’ai jamais prétendue être capable d’écrire une encyclopédie complète sur la vie et les coutumes de L’Asse-Garde moi môssieur.
-Comme tu voudras, mais cesse donc de critiquer tout ce que je fais, je suis un scientifique, un Historien, il faut bien que je fasse mon travail, et autant le faire là où cela me plaît…Ah, c’est presque à nous… »
Les deux compagnons s’avancèrent de quelques pas, tout en essayant le mieux possible de ne pas défaillir sous l’odeur insupportable du Sadida de devant, peut-être trop peu porté sur l’hygiène des aisselles.
Brown portait dans la paume de sa main un paquet plutôt volumineux de parchemins, noircis de bas en haut de notes et de ratures. C’est alors que, prit d’un certain doute, il décida, afin de vérifier une dernière fois sa lettre, de la relire à voix basse, laissant Niflheim parler toute seule.
« Chers représentant(es) de la Guilde de L’Asse-Garde, descendants d’Au-Dinde,
Je vous écrit aujourd’hui cette simple missive car j’ai appris récemment, et cela me désole fort, que le recrutement au sein de votre guilde est malheureusement fermé.
Néanmoins, j’ai trouvé judicieux, vous me le pardonnerez peut-être, de vous faire parvenir cette lettre afin, j’en serais fort heureux, que vous accédiez quand même à ma demande. Je le sais, et je me suis amplement renseigné, il est fort possible que celle-ci n’aboutisse point avant plusieurs mois, millénaires peut-être…Mais le temps n’a aucune importance…en effet…vu ma race.
Je me présente donc en ces lieux comme votre humble serviteur, Docteur Emmett-Brown à votre service, je suis un Xelor, chapeau pointu, caractère de cochon, voici donc rapidement les quelques caractéristiques qui sont les miennes ;
Nom : Emmett-Brown
Classe : Xelor de son état.
Aptitude au combat : Cercle 39 et encore quelques dents.
Profession : Forgeur de Marteaux (32), Mineur (40), Forgeur de Boucliers (5) et possesseur d’une chair en Histoire d’Amakna et en civilisations nordiques.
Guilde Actuelle : Aucune (Ancienne : Geo Trok’Tout)
Disponibilité : Du Lundi au Samedi, principalement toute la nuit, je suis noctambule, mais je serais bientôt possesseur d’un ordinateur portable réglant à l’amiable les conflits de possession informatique avec ma bien aimée.
Sachez tout d’abord que je suis très attaché, personnellement, aux mythes nordiques qui composent l’histoire même de votre guilde, en connaissant beaucoup pour ma part, j’ai eu vent de votre mouvement depuis quelques mois et, avec tous les moyens en ma possession, je suis parti sur les traces de votre activité, en espérant un jour pouvoir vous contacter afin de vous parler de mon projet.
Mon projet en tant qu’Historien est, en effet, de récolter assez d’informations sur votre Guilde, tout en l’aidant et en la faisant vivre, afin de l’étudier pour l’Université d’Histoire de Bonta, l’une des plus réputées de tout Amakna. Et j’espère que, prochainement, il vous sera possible d’accorder quelques attentions à celui-ci afin que nous entamions une étroite collaboration. J’attendrais donc la réponse d’une personne ayant la très sympathique amabilité de bien vouloir m’introduire auprès des membres éminents de cette guilde descendante des dieux.
J’aimerais aussi vous prévenir que je possède, comme associée de tous les jours, une soeur, du doux nom de Niflheim… »
-Une soeur? Depuis quand je suis ta soeur minus ? »
Brown leva brusquement la tête, les sourcils froncés, au dessus de lui se tenait la jeune sacrieuse, ne pouvant résister à la curiosité, qui s’était donnée la liberté de lire la lettre écrite par son camarade. Contrôlant avec peine sa colère, Emmett répliqua « Parce qu’il est, je pense, important d’avancer que je suis capable d’avoir des attachements sentimentaux forts envers certaines personnes…voila…
-Oui, dis plutôt que t’as la trouille qu’on ne me prenne pas.
-Cela m’arrangerait, certes, mais ils ne seront peut-être pas de mon avis, et puis…vu ton cercle plutôt très peu élevé…il est vrai que cela m’a traversé un instant l’esprit mais…
-Hé dis donc, cercle très peu élevé toi-même ! Tu n’tes point vu dans un miroir !
-Rah laisse moi tranquille ! Je suis un artisan, pas un combattant chevronné, qui plus est, je n’ai jamais prétendu être un véritable exemple, de toutes les façons que ce soit, je ne vois dans leurs conditions aucune restriction de cercle, et puis, je compte bien m’améliorer, et t’entraîner aussi à l’avenir !
-Mouais, toujours est t’il Emmett, qu’avec mon corps baraqué, mes oreilles aussi larges que la coque du Cinatit et mes yeux vides, j’ai bien peur que ce petit mensonge ne prenne pas »
« Une
soeur amie au caractère bien trempé »
Soudain, le couple fût interrompu par les grognements agacés d’un Iop, derrière eux.
« Misère ! C’est à nous d’y aller » Murmura finalement Emmett, avant d’avancer encore de quelques pas, et de demander d’envoyer en lettre recommandée la présente missive qu’il tenait dans l’une de ses petites mains (l’histoire ne stipule point l’escabeau qu’il dû monter afin d’atteindre le guichet).
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Quelques mots sur le type affalé derrière l’écran,
Bonjour bonjour,
Premièrement j’aimerais vous faire part du fait que oui…je suis un peu schtarbé…Mais passons.
Voici mes premiers pas dans une grande Guilde de Raval, après l’entrée dans la Guilde Géo Trok’Tout dont l’ambiance s’est littéralement dégradée depuis quelques temps, n’étant pas aidé et ne voyant jamais personne se connecter, j’ai décidé d’essayer (si cela ne marche pas, pas d’importance, j’aurais tenté) de m’intégrer dans une organisation plus vaste, où je suis persuadé de pouvoir me rendre utile.
Pour être Clair, je n'ai pas de Parrain, je ne connais d'ailleurs aucun Asse-Garde a part de réputation, et cela tout simplement, parce que je n'ai jamais eu l'occasion d'en rencontrer un seul
De ce fait, ne voulant pas jouer les "je deviens ami parraine moi", démarche que je trouve un peu "trop" intéréssée, j'ai préféré me délivrer à vous, et ainsi permettre de mieux vous connaître directement, et pouvoir jouer avec vous IG quand vous voulez, sans que je fasse la chasse à l'Asse-Garde
J’avoue avoir principalement été séduit par votre esprit humoristique basé essentiellement sur les mythes nordiques, en effet, outre Dofus, ma première passion est l’écriture, mais aussi la lecture, et surtout, celle se rapportant à la mythologie Scandinave, véritable mouton noir de notre société, malmenée par la mythologie grecque un peu (beaucoup) trop présente dans nos esprits (je me farcis d’ailleurs en ce moment même l’Edda de Snorri Sturluson).
En clair, j’ai 19 ans (bouh le jeunot), j’habite dans le sud de la France (Perpignan la Catalane pour être exact) et je joue à Dofus d’une manière vraiment active que depuis quelques mois, en fait, j’ai eu l’occasion d’y jouer à sa création, mais le jeu ne m’a pas plus, trop opaque, pas assez de libertés, et petit à petit, avec le concours de ma bien aimée que je salut bien bas, qui m’a forcée à y prendre goût, j’ai finalement décidé, avec elle, de me mettre pleinement à ce MMORPG. Néanmoins je ne suis point un débutant en la matière, j’ai d’ailleurs touché à World of Warcraft (beaucoup) et le Seigneur des Anneaux Online récemment (un peu), mais aussi à Ragnarok Online (comme par hasard).
Sinon, eh bien, j’attends donc vos réponses afin de mieux connaître votre avis sur ma petite personne, j’aimerais m’étaler un peu plus au niveau de mes goûts et de ma vie personnelle, mais je pense que cela gâcherait une grande partie des joies de la découverte, et éviterait des dialogues qui pourraient être très intéressants.
Je vous dis donc, bien a vous, et qu’Au-Dinde vous protège.
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