Pepitedor l'enutrof.

Le Berceau.

En l’an de grâce 579, le dieu Enutrof porta son regard sur une nouvelle destinée du monde des douze, celle de Pepitedor, son loufoque disciple.

Mes origines sont originales. En effet, dès ma naissance, j’ai été abandonné par ma famille dans un mine d’Amakna. Aujourd’hui, je continue encore à croire que si mes parents biologiques m’ont laissé, c’est sûrement parce qu’ils croyaient que j’allais leur apporter de l’infortune.

Quoi qu’il en soit, c’est une famille de craqueboule qui m’a recueilli et adopté, là, au fond de la mine de l’île des porcos.
Kobaltus, fier et fort craqueboule de kobalte, est devenu mon père. C’est lui qui m’enseigna l’art de manier la pioche et la pelle. Manganèsia, attendrissante et craquante craqueboule de manganèse, est devenue ma mère. C’est elle qui s’occupa de mon éducation quant aux différents minerais précieux que l’on pouvait récolter dans la mine. C’est donc dès mon plus jeune âge, que mon œil fut attiré par la valeur des matériaux. Les richesses de ce monde allaient tracer mon chemin.

Toute mon enfance et toute mon adolescence se sont déroulées dans la mine. La lumière de l’astre du jour tout comme le rayonnement de l’astre de la nuit m’étaient encore inconnus. Je ne savais que piocher, récolter et creuser les minerais. Parfois, il m’arrivait même de manger quelques pépites de bronze aux repas. Selon l’espèce craqueboule, manger du bronze préserve du bronzage du dehors.

Soudain, mon quotidien fut rompu par un signe que le dragon divin Enutrof m’adressa franchement. Son subterfuge consistait à me révéler mon image à travers un miroir. D’après mes souvenirs poussiéreux, voici comment cela se déroula.
Tandis que j’usais de mon outil pour décrocher des filons d’étain sur une des parois de la mine, une cavité secrète s’entrouvrit sur un chanceux coup de pioche. Piqué par la curiosité, je pris la décision d’agrandir la brèche à l’aide de ma pelle de boisaille pour m’engloutir dans la cavité. Au centre de celle-ci, un simple petit point d’eau en apparence peu profond et aux murs de celle-ci, de la simple pierre brute. Avec prudence, je m’approchais. Agenouillé, je me suis penché au dessus de la petite marre. AHHHhhhh, Un cri ! Un sursaut ! L’eau était tellement claire et pure qu’elle reflétait avec précision les traits de mon visage. Ne m’ayant encore jamais vu auparavant, la peur m’envahit à la vue de cette vision d’un jeune adolescent au faciès grisonnant, légèrement ridé, barbu, avec un air débonnaire. Sous l’émotion, intense et subite, mes jambes se dérobèrent. Ploouuuffff !! J’atterris droit dans la petite marre. Depuis ce jour, comme traumatisé par cette chute, je répugne à entrer dans l’eau pour me laver et préfère donc la chaleur que procure la crasse.
C’est ainsi que le dieu Enutrof me fit connaître mon Elément. L’Eau devait jouer un rôle majeur dans mes aventures. L’Eau allait m’aider à dénicher des merveilles sans pareilles.

L’heure était venue d’aller au-delà, de quitter la mine pour m’émanciper et découvrir le monde. Ce soir là, Manganèsia pleurait. Quant à mon père, lui était fier de me voir partir. Pour mon départ, Kobaltus me remit une arme terrifiante : la pelle de l’initié. Ma tendre mère remplit ma besace de vivres rocailleux et m’embrassa longuement. Joie et peine se mêlèrent intimement au moment de dire au revoir à ma famille adoptive ainsi qu’à tous les craqueboules de la mine. Planté sur le seuil, à l’entrée de la mine, je passais de l’ombre à la lumière avec la pensée de revenir un jour…

A suivre...

Lieu-dit populaire.

C’est à Astrub que mon aventure, par delà la mine, commença. Cette ville toujours en ébullition renferme dans ses remparts une pollution une population hétéroclite. La circulation y est assez chaotique et le mouvement est permanent. En Astrub, on trouve des aventuriers déguisés en bête, des vagabonds content de vagabonder, des mercenaires pitoyables, des chasseurs de têtes impitoyables, quelques bouffons anonymes mais aussi toute une communauté d’artisan.

Dans tout ce tumulte, c’est au pied de la statue du dragon divin Enutrof que je me sentais en sécurité, apte à prendre des décisions qui influenceraient mon destin.
A cette époque, j’étais un vulgaire Nouvel Occupant Oisif Blaireau de la ville d’Astrub. Cette classe de la population, engeance par excellence, est couramment appelé Noob. Ne sachant rien et ayant tout à apprendre, je fis donc de multiples rencontres avec d’autres noobs tout aussi insignifiants et ressemblant à rien.
Errant aux quatre coins d’Astrub, j’observais avec intérêt les habitants, les maisons, les hôtels de vente, etc ; et surtout la banque. Etablissement à la façade dorée tenu et entretenu par des hiboux picsous, c’est en ouvrant un compte bancaire que le déclic fit clik ! Zéro Kamas. Ma cupidité a du naître ce jour là.

Accords Mineurs

Inutile pour qui que ce soit, il me fallait agir rapidement, entreprendre quelque chose d’insignifiant ou de géant. D’autant plus que mes vivres rocailleuses, conservées dans ma besace s’amenuisaient de jour en jour. En me plongeant dans une réflexion à faire frémir un Iop, des questions s’imposèrent avec force : Que sais-je faire ? Qu’ai-je appris plus jeune ? J’avais la réponse ! Le minerai est une ressource précieuse de l’économie du monde des douze. Il me fallait en tirer profit.

Sans plus attendre, je me dirigeais vers la maison des métiers d’Astrub pour apprendre le métier de mineur. Une fois équipé de ma pioche, j’appartenais enfin à un groupe, celui de la communauté d’artisan. Fier de posséder un rôle social, je voyais dorénavant le monde environnant d’un œil nouveau. C’est à dire que tout est prétexte pour s’enrichir, autant le métier que les habits d’autrui. Finalement, il me suffit de poser mon regard sur un objet de valeur pour que l’idée de bénéfice en kama me tourmente. AhahahahAh !

A suivre...

Le drop ou l’art de dénuder un monstre.

Dans le monde des douze, l’exercice d’un métier de collecte ne sert qu’à assurer une modeste rentrée d’argent pour pouvoir acheter de quoi manger et boire.
Etant donné que le métier de mineur était insuffisant pour acquérir une richesse capable d’assouvir mon appétit de kamas, il me fallait trouver le moyen de devenir millionnaire….sans pour autant faire tourner la roue de la fortune de l’Eca Krystyan Morin qui se cache à la foire du trool.

Lors d’un songe d’une nuit d’été, au beau milieu de la forêt des abraknydes, Pepitedor s’écria ainsi dans son profond sommeil :
- Ôooooo flamboyant Dragon divin !! Astucieux c’est que de nous avoir doué d’une forte prospection dès la naissance.
A quelques mètres de la couche de l’enutrof endormit, un tronknyde accompagné d’une arackne le sermonnèrent pour obtenir le silence qui retomba rapidement sur la foret.

A mon réveil, j’étais comme animé par une cupidité vorace qui me donnait le courage de braver tous les dangers. Sans plus attendre, armé de ma pelle de l’initié, je fonçais tête baissée sur les plus terribles bêtes féroces des alentours de la ville d’Astrub. Tous les combats me rapportaient des drops plus ou moins intéressant. D’ailleurs, après une tuerie sur les moskitos, j’ai pu récolter une panoplie complète de cet insecte, panoplie qui une fois endossée augmente la chance de son porteur.

Voilà ! C’était donc pendant cette nuit pleine d’enchantements que j’ai compris l’intérêt de la prospection. Elle ne sert pas à renifler les dessous de cape des demoiselles et dames de la contrée mais joue un rôle pour dénicher des richesses au cœur des entrailles de tous les monstres.

Dropper est en réalité mon principal métier, celui capable de me couvrir d’or. Cependant, le drop est capricieux parfois car les ennemis ne se laissent pas si facilement dépouiller de leurs biens de valeurs. Lorsque je rentre bredouille d’une chasse, ou la dépense en énergie est plus grande que le gain en kama, trop occupé je suis à ruminer dans ma barbe et à vociférer en l’air contre les dieux alors mieux vaut ne pas me causer au risque de recevoir mes pelles hikules sur vos cheveux.

A ce jour, Pepitedor est un aventurier fortuné, demeurant à mille lieux de la banqueroute puisqu’il s’amuse à tuer les monstres en leur lançant des pièces en pleine tronche.

Ra Pelle : "C’est en forgeant que l’on devient … ! Non, c’est en se mouchant que l’on devient moucheron".

Chemin faisant, clopin clopant, ma fortune restait au beau fixe. Avec le temps, mes vêtements devenaient de plus en plus chic. J’ai abandonné ma pano moskito au profit d’une pano akwadala pour ensuite porter les beaux habits fleuris de Shika. C’est çà d’être victime de la mode hiihiihi.

Il faut savoir pour l’histoire que mon premier million de kama m’a servi à l’époque pour acheter une petite maison à Bonta, dans le quartier des forgerons. Mais pas n’importe laquelle ! C’est une petite maisonnée mitoyenne à la dernière forge existante.
Et oui ! Si j’ai emménagé si près de cet atelier, c’est pour pouvoir exercer le métier de forgeron.

Pendant longtemps, j’ai donc fait des va et vient entre mon coffre de maison et l’enclume de la forge. Après avoir associé les minerais minés dans les mines par mes petits bras musclés au bois chèrement acquis à l’hôtel de vente bûcheron, je pouvais travailler la matière pour la rendre malléable et lui donner sa forme finale. Cette enclume a vu naître bon nombre de pelles de boisaille, de pelles mechba; et a reçu bon nombre de coup de marteau avec mes doigts dessous avant que je ne devienne maître dans la spécialité.
En devenant forgeron, j’ai pu assouvir ma passion pour la pelle, cette arme si chère à l’énutrof.
Atchoooom !! *se mouche*

A suivre ...

Les deux tours : de Bonta à Brakmar.

Pour qu’il se réalise pleinement, que pouvait t’il manquer à un enutrof intelligent, riche, beau, ridé, musclé et propriétaire d’une maison à Bonta ? La femme dévouée ? Le chienchien sorti tout droit du donjon kitsou ? Le dernier modèle de dragodinde en armure avec toutes les options ? Les enfants ?

Noooon, rien de tout cela ! En pleine force de l’âge, il me manquait des décorations brillantes et dorées qui orneraient ma panoplie et symboliserait le mérite obtenu lors des combats pour la conquête des territoires.

Etant habitant de la cité de Bonta, Pepitedor est naturellement parti se faire enrôler à la milice dirigée par Amayiro. Celui-ci lui remis plusieurs ordre de mission que l’enutrof s’empressait d’accomplir avec zêle. En peu de temps, je suis donc parvenu à la croisée des chemins dans l’échelle des alignements, là ou il est possible de choisir entre trois voies. A la tour des ordres de Bonta, j’ai donc choisi d’intégrer l’Ordre Salvateur afin de devenir prêtre et obtenir le pouvoir de ressusciter les morts grâce à une potion de phénix.

Le conflit immémorial entre les deux cités ne pouvait cesser, même en enterrant la « pelle de guerre » ou même en fumant « le calumet de la pelle » ! En somme, les agressions étaient monnaie courante ainsi que les assauts lancés sur les villages.

Un beau jooooour, ou peut être une nuiiiiit, près d’un laaaaac, je m’étais endormiiii, quand soudain, semblant crever le ciel et venant de nulle part, surgit un aigle noir. Lentement, les ailes déployées, lentement, je le vis tournoyer, près de moi, dans un bruissement d’aile comme tombé du ciel, l’oiseau vint se poser ( Petit air de zik en un clic ). Doué de parole, l’aigle lâcha ces quelques mots avant de pourfendre les nues :

Joins-toi à la noirceur lumineuse de Brakmar, la sublime citée de Rushu !

Depuis cette mystérieuse rencontre, Pepitedor était comme obsédé par tous les dessous de capes le propos de l’Aigle. C’est pourquoi il déserta la milice Bontarienne pour entreprendre la traversée des plaines de Cania et des landes de Sidimote. Curieusement, plus je m’approchais de la cité de Brakmar et plus mon agitation s’apaisait. Une fois parvenu à l’entrée de la citadelle, je me dirigeais spontanément vers la milice dirigée par Oto Mustam le moche. Tout comme le chef de la milice bontarienne, lui aussi me remis des missions pour prouver ma valeur de milicien. Une fois le devoir accompli, j’étais assez expérimenté pour intégrer l’Ordre de l’Esprit Malsain afin d’y exercer de nouveau la spécialisation de prêtre mais cette fois-ci pour le compte de Brakmar.

Voilà comment Pepitedor est devenu un shushu de Rushu avec sa shushette. Pathétique non !?!

A suivre ...

La retraite.

Dans son dernier rêve, Pepitedor vit une créature ailée de toute beauté descendre vers lui. Cet être aux ailes de lumière se nommait Bétadine et venait chercher le papy au grand âge pour un dernier voyage. L’enutrof prit la main de la Vachekyrie et ensemble, ils s’en allèrent ailleurs, au-delà du monde des douze et au-delà de la gelaxième dimension.
C’est après avoir eu cette vision onirique bouleversante que l’enutrof déserta le village de l’Asse Garde en s’assurant de ne laisser derrière lui aucune information relative à sa destination.

Plusieurs rumeurs circulèrent en Amakna sur la fin de l’enutrof. La plus vraisemblable est celle qui affirme que Pepitedor avait atteint un âge suffisamment avancé pour être en mesure de fabriquer son ultime pelle, celle qui lui servirait à accomplir son dessein. On raconte qu’il aurait creusé une galerie souterraine avec sa pelle Emélaka et que dans les profondeurs, il serait devenu dément en proie à une agitation permanente.
Dans les tavernes ou les mines de la contée, le murmure se repend insidieusement de telle sorte que beaucoup d’aventuriers pensent fermement que Pepitedor serait enseveli avec ses trésors sous des amas de Silicate et de Dolomite dans les environs de Feudala.

Derrière lui, Pepitedor laisse une fortune estimée à environ 2 millions de kamas, deux fils adoptifs maintenant orphelins mais riches, une femme trop jeune pour être veuve et une filleule cornue esseulée.
Quel fripon ce vieux gâteux !



[Hrp] Une année de jeu sublime au sein du clan. Merci [/Hrp]