Khyrra [Accepté]

Au petit matin, quelque part sur les terres amakniennes. Dans un petit campement de fortune, au milieu d’une quinzaine de personnes endormies autour d’un feu de camps moribond, une sacrieuse se réveillait. D’un rapide regard circulaire machinal, elle fit le décompte des présents.

« Les brutes ! Ils auraient pu m’attendre ! »

La journée commençait comme d’habitude, assez mal. Depuis plusieurs mois, c’était presque devenu une rengaine, il fallait toujours que quelque chose déconne dès le matin. En général, cela s’arrangeait plus tard, après avoir étripé 2-3 sangliers pour le petit déj’. Mais aujourd’hui, il manquait bel et bien deux fautifs. Visiblement, Eorhlinghas et leur fils Theodred avaient pris de l’avance… Elle aurait vite fait de les rattraper, ces deux là ne manquant jamais de s’arrêter pour massacrer tout être vivant ou non entrant dans leur champ de vision. La sacrieuse ramassa les dernières affaires qui avaient oubliées, les fourra dans un sac et remarqua un morceau de parchemin chiffonné. Elle le déplia et passa en mode iop troisième langue.

« C’est meugnon, il a pensé à me faire un plan. Hum, ils ne sont pas rendus là… »



En effet, si les flèches noires représentaient l’itinéraire conseillé selon Eorh, ils avaient bien fait de partir plus tôt… et Khyrra de dormir un peu plus. Surtout que le iop faisait pointer les fléhes dans le mauvais sens. Mais si les hommes avaient envie de s’amuser… Khyrra elle, préféra suivre les conseils de Bouftou Malin et de prendre par la route.

« Et après, on dira que c’est moi la maso… »

Le barda sur le dos, elle jeta un dernier regard sur les membres endormis de sa guilde, son ex-guilde plutôt. Il y avait là des gens auxquels elle tenait, et d’autres qui lui manqueraient moins. Pourtant elle n’hésita pas et s’élança d’un bon pas sur le chemin de l’avenir. Après tout, ils avaient tous une part de responsabilité dans leur départ et Khyrra était lasse de se battre pour des êtres dont la simple préoccupation était leur nombril et pour qui le mot solidarité impliquant une relation à sens unique. Une page de plus se tournait, il y en avait déjà eu tant…

Khyrra prit donc la route sous un soleil naissant mais déjà plombant. La sacrieuse sourit malgré tout, se réjouissant à l’avance de cette dure randonnée qui s’annonçait. La route, enfin, le chemin, avait dû être empierré à une époque très lointaine mais il n’était désormais qu’un vague cordon de boue asséchée par l’ardeur estivale d’où émergeaient par endroit herbes folles, ronces et caillasse pointue. Pas de quoi décourager notre sacri. « Si t’as mal, c’est que t’es vivant », comme le disait si bien ses sacrieurs de parents.

Tout en marchant, elle repensait à ces années d’allégresse et d’insouciance, de ses débuts d’aventurière alors qu’elle venait de débarquait à Astrub comme un cheveux sur la soupe, de ses belles victoires, de ses premières déroutes aussi. Comme ce premier jour, toute heureuse de démontrer au monde quel redoutable adversaire elle était… face à un terrible et terrifiant piou ! Malheureuse ! Dans sa novicité, Khyrra ne savait rien de l’atroce vicissitude de ces volatils et se jeta tête baissée dans le piège tendu par l’animal.

- En garde vile créature !
- Piou ?
- Tu trembles misérable bestiole !
- Piou !

Khyrra avait alors déchaîné toute sa puissance (sic^^) dans un coup de pied qui aurait dû explosé le piou. Seulement, celui-ci se transforma en monstre redoutable et planta fermement ses petites pattes dans le pied nue de la jeune femme et contre attaqua. Khyrra ne dut son salut qu’à l’arrivée opportune d’une jeune cra nommée Illidia qui dépluma le piou d’une flèche bien ajustée, lui évitant d’être picorée à mort. Ainsi commença une coopération de quelques semaines qui devait également l’amener à faire la connaissance du compagnon de la cra, un ecaflip au pelage aussi noir que son âme. Velasquez, tel était son nom, avait un caractère de chienchien et une seule grand epassion : massacrer toute personne qui oserait venir lui disputer un combat sans y avoir été invité. Mais, rapidement, tous deux disparurent du jour au lendemain, sans laisse de trace. Khyrra ne chercha pas à les retrouver, elle avait parfaitement deviné qu’ils avaient trouvé une fin inévitable dans une rixe initiée par l’éca. Elle poursuivit donc sa propre vie sans plus d’état d’âme, on meurt bien tous un jour… D’autant plus qu’elle devait bien faire ZE rencontre de sa vie.

- Il est libre Djaul ! Il est libre Djaul ! Y'en a même qui disent qu'ils l'ont vu poutrer !

Khyrra chantonnait doucement pour passer le temps tandis qu’elle traçait la route. Oui, c’était une belle époque tout de même… qui avait changé sa vie avec une rencontre unique. Un iop nommé Eorhlinghas (un nom à coucher dehors), un pur produit brakmarien et un pur raté de la drague. Mais cela a suffit à la séduire. S’en est suivi un petit duel amical d’où tous deux sortirent exténué après la défaite du iop. Khyrra était impressionnée par la puissance d’Eorh, et le iop par l’endurance de la sacri. Ce fut le coup de foudre et un pacte fut scellé dans leur amour : elle serait sa vie (et le cerveau), il serait les muscles (et euh… les muscles). C’est d’ailleurs à son contact que Khyrra découvrit et développa une terrible maladie pour tout sacrieur : la bourrinite aiguë. Jamais satisfaite en combat, elle cherchait sans cesse à augmenter sa force de frappe pour égaler celle du iop. En vain. Mais elle ne s’est jamais décourragée.

A l’époque, Khyrra était libre de tout serment, la neutralité d’Astrub lui suffisait. Jusqu’à ce qu’Eorh la demande en mariage. En fait, il s’agissait surtout du total package : lorsque tous deux auraient atteint le vingtième année de service à leur dieu, ils s’uniraient, prêteraient allégeance à l’une des cités et trouveraient une guilde. La question de l’alignement fut réglée rapidement.

- Ange ou Démon ?
- Ca va pas la tête ! Je veux pas me piouïser ! Démon !!!

Voici comment un simple combat raté dans sa jeunesse devait la traumatiser à vie e grossir les rangs de la cité obscure. Depuis, elle n’a jamais regretté son choix (enfin si une fois, pour une bête histoire d’arc à poulie sciée raciste). Quelques jours plus tard, ils rencontraient un étrange couple sram/xelor respectivement nommé Evililou et JaunisseDarc, puis le destin se chargea de remplir une étape suivante du package en la personne d’Hamamelis, bras droit de la guilde Tzunami New Wave. Le lendemain de leur intronisation dans leur nouvelle guilde, Khyrra et Eorhlinghas se mariaient en secret, sponsorisé par le meneur de la guilde, Gemahl Odo qui offrit généreusement les alliances. Une nouvelle vie s’offrait aux deux jeunes époux.

- Holà jeune fille !

Khyrra se tourna d’un seul bloc, les mains prêtes à riposter. Et se ravisa en réalisant que son interlocuteur n’était qu’un simple paysan, un collègue en somme, perché sur une charrette chargée de paille de blé.

- Salutation mon brave ! Où vous porte le vent ?
- A une cinquantaines de lieues au nord. Si ça t’dit, grimpe à bord !

Khyrra ne se le fit pas dire deux fois et s’installa sur la paille épaisse, son bagage en guise d’oreiller.

- Ca n’est pas prudent de se balader seule sans protection de nos jours. On a encore vu roder des démons par ici récemment.

La sacrieuse sourit intérieurement. S’il savait… Elle écarta les pans de sa tofu fou, révélant les bashers ceintes à ses côtés.

- Ne vous faites pas de soucis pour moi, je suis assez grande pour me défendre.
- Mouharf ! Vous n’allez pas aller loin avec vos joujous. Ils sont tout justes bon à tartiner du beurre ou à couper un steak !
- On ne se moque pas de mes bashers ! Elles me sont encore bien utiles !

Khyrra serra les poings. De mauvais souvenirs affluèrent en elle à la mention du mot steak. Pendant un long moment, tout allait pour le mieux chez Tzunami NW, puis l’ambiance se dégrada peu à peu avec l’arrivée de membres pour qui les valeurs de la guilde ne représentaient rien. Khyrra ignora le changement dans un premier temps, évitant au maximum les indésirables, mais au bout d’un moment, elle ne put plus supportait l’hypocrisie ambiante. Eorh avait tenu moins longtemps qu’elle et avait déjà rejoint la guilde mère. C’est là qu’elle fut prise d’une crise de bourrinite aiguë fulgurante et suivit le mouvement. Amère déception, Tzunami première du nom était bien pire, l’esprit Tzu périclitait rapidement. Après divers incidents, elle retourna chez NW et se battit pour sauver cet idéal qui l’avait attiré dans cette guilde. En vain. Découragée et dégoûtée par le fatalisme et l’attentisme des membres, elle quitta la gilde à contre cœur avec Eorh et ils réalisèrent un vieux rêve, monter leur propre assemblée. Ainsi naquit Fenrir, placée sous le regard bienveillant du loup nordique, avec des valeurs chères au cœur des deux meneurs et une boussole verte sur fond noir pour rappeler à tous de ne pas perdre le nord.



Avec un groupe de fidèles issus de divers horizon, la guilde se renforça et grandit doucement. Eorh se faisait rare, mais son fils remplaçait à merveille son père en tant que chef intérimaire. Khyrra elle s’était trouvé une nouvelle passion : GSB (gentille sacri bourrine) pendant les sorties d’entraînement des petits nouveaux. Elle s’épanouissait dans son rôle de maman poule, heureuse de partager ces connaissances et de mettre ses compétences de combattantes et d’artisane au service de la petite communauté. Parallèlement, elle comença à s’intéresser à la guerre Bonta/Brakmar alors que jusqu’à présent, c’était le moindre de ses soucis, sans pour être autant une accro de l’agression, mais plus dans le sens d’une entente et d’une assistance entre démons. Toujours en première ligne dans les combats, première à prendre les coups – et à les rendre – même si pour une grande majorité, une sacri ne servait à rien… jusqu’à ce qu’une coopération ou un transfert de sang vienne sauver leurs fesses.



Pourtant, il faut bien se réveiller un jour, même après les plus beaux rêves. Chez Fenrir, les choses se dégradèrent très rapidement, après une absence forcée de quelques jours des meneurs appelés par leur dieu à d’autres obligations (les terribles demi-dieux Obouhl’Oh, Rouhout Heurquassé et Thailaideuhenpahne ayant encore frappé). Certains s’étaient laissés aller au relâchement et à la décadence, d’autres s’étaient attribués des rôles de petits chefs contestataires. Une fois de plus, l’indolence t l’égoïsme de quelques uns avaient détruit le rêve d’autres. Eorh et Khyrra prirent la cruelle décision de les laisser gérer la guilde à leur sens puisque rien ne semblait vouloir faire évoluer les choses. La larve était dans le fruit. Khyrra était au bord du petisuicide à coup de basher et de cuisine bontarienne quand Eorh lui parla de l’Asse Garde et de l’espoir que pouvait représenter cette possibilité.[/i)

- On se réveille mam’selle ! Je m’arrête ici.

[i]Khyrra sauta à bas de la charrette et après avoir remercié le paysan avec quelques uns de ses pains de voyage et une ou deux briochettes, elle reprit son chemin en suivant la route. Le heures s’écoulaient, monotones et semblables entre elles, seule la végétation changeante indiquait qu’elle progressait toujours vers le nord. Au moins la marche lui permettait-elle de faire le point et de réparer un petit discours d’arrivée. Puis finalement, elle arriva en vue d’un hameau qui semblait correspondre aux descriptions de son iop de mari. Après un moment d’hésitation, elle se décida à approcher et interpela la première personne qu’elle croisa pour lui demander son chemin et débiter son beau dscours. Discours qu’elle oublia sur le champs et qui laissa place à un :

- Bonjour, vous n’auriez pas vu un iop à l’air un peu bête accompagné d’un sacri blondinet ? Je les ai perdu dans la nature.

Citation :

Etat civil

- Nom : Khyrra
- Classe : sacrieuse air
- Aptitude au combat : 65éme dan
- Professions :
Sur ce perso : paysanne (86) et pour aller bien avec, boulangère (100) parce que une sacri, c’est bien joli mais c’est gourmand, bijoutière (34) parce que les anneaux qui brillent c’est joli
Sur un autre perso qui ne sert qu’à cela : sculpteuse d’arc (32) car je consomme beaucoup d’arc (au petit dej’ surtout^^)
- Guilde actuelle : co-meneuse de Fenrir
- Disponibilités : en journée et le soir jusque 23h souvent

HRP : Je m’appelle Aude, j’ai 24 ans, actuellement en recherche d’emploi (ce qui explique ma forte présence actuelle), j’ai pratiqué le JDR plateau il y a quelques années en tant que joueuse sur Stormbringer puis assistante conseillère du MJ sur Le seigneur des anneaux, AD&D et quelques autres plus ponctuellement lorsque je n’ai plus eu la possibilité matérielle d’être présente aux scéances.
Un détail que je tiens à éclaircir : je ne postule pas parce qu’Eorh le fait (je n’ai pas une mentalité de bête suiveuse) mais parce que je pense que l’Asse Garde présente un véritable intérêt avec des valeurs qui sont les miennes (enfin, j’espère^^).

Mamy Tresorerie était furax. L'impôt sur la récolte de riz entre 18h15 et 18h30 le samedi des mois impairs lui avaient pourtant semblé être une bonne idée. Qu'est-ce que c'était que quelques centaines de milliers de kamas d'impôt pour récolter du riz tranquillement ? Quand elle était trésorière d'Au-Dinde, cela se faisait couramment et n'avait jamais posé de problème ...

- "Calme toi ma vieille, tu vas faire une attaque" pensa-t-elle en se dirigeant vers sa hutte. "Tu trouveras bien autre chose ...".

C'est alors qu'elle passait au centre du village qu'elle entendit quelqu'un l'interpeler.

- "Bonjour, vous n’auriez pas vu un iop à l’air un peu bête accompagné d’un sacri blondinet ? Je les ai perdu dans la nature."

- Vous faites dans les pléonasmes ma petite ? demanda-t-elle en souriant. Puis devant l'air déconcerté de la sacrieuse : "Faites pas attention".
Vous avez donc perdu des amis dans la nature ? Un iop et un sacri ? Vous êtes sûre que ce n'étaient pas une eni et un xélor ? Là on comprendrait que vous les ayez perdu. Quoique les nourrices font bien attention maintenant ... Bon c'est pas tout ça, excusez moi mais je suis pressée. Pour répondre à votre question, je n'ai croisé personne. Peut-être devriez vous aller voir du côté de la hutte du recrutement, par là-bas ... Ne confondez pas avec celle de l'élevage surtout. On dit que les accouplements y sont fréquents.

Et Mamy repartit en trottinant, recommançant à chercher de nouvelles idées pour lever des impôts.

C'est en sortant de la hutte du recrutement qu'Estercat aperçut Khyrra. Elle la salua chaleureusement et la mena avec son mari et son fils jusqu'à une confortable maisonnée où toute la famille put s'installer. La meneuse s'assura qu'ils ne manquaient de rien avant de prendre congé et de convoquer le clan afin de voter sur ces prometteuses candidatures.



HRP : ton topic de candidature est une pure merveille. Un exemple parfait de ce qu'il faut faire pour faire chavirer nos coeurs. L'humour omniprésent est un ravissement : je me remets difficilement du plan qui m'a provoqué un gros fou-rire.

Bref, bravo pour cette candidature, merci de ton investissement. Je lance le vote pour la forme plus qu'autre chose, je sais que vous serez bientôt des notres. Je prendrais contact avec toi pour fixer le jour de votre quête d'intronisation.

Les résultats du vote affichés dans la hutte du responsable du recruteur ne laissaient aucun doute possible : à l'unanimité des votants, les membres de l'Asse Garde ouvraient leurs portes à Eorh, Theodred et Khyrra.

Il leur fallait donc désormais passer l'épreuve d'Au-Dinde, faire cette quête d'intronisation que les membres du clan organiseraient pour eux. Estercat visita le couple et son fils à la hutte qu'elle leur avait attribué et s'entretint avec eux de leurs disponibilité pour cette importante mission.

Rendez-vous fut pris pour le 19 novamaire, à 16H.